Choke

Victor est un paumé, mais ce n’est pas réellement sa faute. Après une enfance entre familles d’accueil et les bras d’une mère instable, il se retrouve à l’âge adulte avec un lourd handicap en termes de relations humaines. Qu’il fréquente régulièrement des réunions de sexaoliques anonymes pour tirer un coup facilement n’étonnera donc personne. Qu’il simule la suffocation au restaurant pour s’attirer les faveurs (tant émotionnelles que financières) de celui qui lui sauvera la vie, non plus.

Le début du film est en ce sens légèrement déroutant, car on découvre un personnage complètement farfelu à la fois cynique et rêveur, auquel on peine à s’attacher. Et ce ne sont pas les nombreuses scènes de cul ni les démonstrations masturbatoires de son acolyte qui vont nous y aider. Finalement on se retrouve complètement indifférent au sort de ce héros si fade et inconsistant. Et c’est à ce moment là qu’il commence à prendre un peu d’épaisseur ; dans les relations qu’il entretient avec sa mère, oscillant entre folie et sénilité dans un hôpital psychiatrique. Malgré des années d’errance et de rejet, il fera tout pour la préserver et conserver un semblant de lien avec elle.
Malheureusement cette facette intervient déjà trop tard et l’on s’est laissé anesthésier par la vacuité du début du film. C’est alors avec des yeux plus blasés qu’amusés qu’on suivra Victor tenter de découvrir l’identité de son père…

Choke reste néanmoins un film présentable, le principal tort de Clark Gregg ayant été de s’attaquer à trop grand, trop tôt. Un roman de Palahniuk n’est pas aisé à adapter, et il aurait fallu un peu plus d’audace et de folie pour lui faire honneur.

Choke, de Clark Gregg (Sortie le 21 janvier 2009)
Avec Sam Rockwell, Anjelica Huston – USA – 1h32